F*ck les "si j'avais"
- Sandrine Piché
- Mar 11
- 3 min read
''Cette fois, il y avait 2 pouces de matière fécale au sol.., et cela passait sous les cloisons des salles de bain.''
Comme consultante, une grande partie de mon travail, c’est d’accompagner les entrepreneurs.euses dans la gestion du changement. Et les supporter psychologiquement pendant le processus d'optimisation. Optimiser une entreprise, ce n’est pas juste de revoir des processus et des chiffres, c’est aussi une montagne russe émotionnelle. Ils.elles doivent faire face aux décisions du passé, aux erreurs coûteuses et aux opportunités manquées. Beaucoup d’entrepreneurs s’effondrent sous le poids du « si j'avais ».
Vivre dans le passé empêche d’avancer
Il y a une tendance naturelle à analyser nos erreurs, mais parler plus souvent au passé qu’au futur devient un comportement destructeur. Quand une entreprise prend conscience des pertes causées par un processus inefficace, c’est un choc. L’énergie est souvent dirigée vers ce qui aurait pu être, plutôt que sur ce qui peut être fait maintenant.
Besoin : Sortir du cycle de regret et recentrer l’énergie sur l’action immédiate.
Solution : Remplace chaque "si j'avais" par un "maintenant, je vais". L’optimisation d’un processus ne doit pas être vue comme un échec passé, mais comme une opportunité d’amélioration.
Et c’est justement cette capacité à basculer du passé au futur qui fait toute la différence dans la réussite d’une entreprise.
Histoire vécue
"À 23 ans, j'ai lancé ma première entreprise : un centre sportif aménagé dans une ancienne usine de teinture que j'ai complètement rénovée. Pendant les travaux, le propriétaire a remplacé le drain des toilettes, car il était endommagé. En réalité, il n'y avait aucun drain relié à l'extérieur. Après avoir cassé le béton et modifié la canalisation principale, il a réduit le diamètre du drain existant de 3 à 2 pouces. Je sentais que quelque chose n'allait pas, mais je n'ai rien dit. Le plombier, venu réparer le dégât le jour où les toilettes ont débordé, a confirmé que le diamètre était insuffisant.
Évidemment, ça s'est produit le jour où j'accueillais le tournoi d'initiation du Cégep André-Laurendeau : 200 étudiants surexcités sur des trampolines et des jeux la tête en bas... complètement intoxiqués...
Le lendemain matin, alors que je nettoyais toutes sortes de matière qui avaient débordé, 140 enfants arrivaient. Avec seulement cinq toilettes fonctionnelles sur huit, les drains ont de nouveau débordé. Cette fois, il y avait 2 pouces de matière fécale au sol.., et cela passait sous les cloisons des salles de bain.
C'était le moment idéal pour m'apitoyer sur mon sort et me dire : "Si seulement j'avais..." ou "J'aurais dû...".
Mais au lieu de cela, j'ai retroussé mes manches, enfilé mes bottes de pluie, sorti la shopvac et j'ai nettoyé. Je me suis assurée d'offrir un excellent service à mes clients. Personne ne s'est rendu compte de quoi que ce soit. Vous n'avez jamais vu une propriétaire aussi souriante vider un aspirateur plein de marde derrière le bâtiment.
Après deux heures de nettoyage intensif, mon coordinateur m'a demandé :
"Comment fais-tu pour rester toujours concentrée et de bonne humeur ?" Je lui ai répondu que j'avais simplement appris que la prochaine fois, je ne laisserais pas ma peur de me tromper m'empêcher de parler. Ce jour-là, j'ai appris à me tenir comme entrepreneuse."
Reprendre le contrôle de ses émotions
Le problème avec la phrase "si j'avais", c’est qu’elle te place en victime. Elle enlève tout pouvoir sur le futur et te laisse coincé dans l’émotion du regret. Quand un entrepreneur me dit : « Si j'avais automatisé mon cycle de vente plus tôt, j’aurais économisé des milliers de dollars », je lui réponds toujours : « OK, et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ? ».
Besoin : Transformer le regret en apprentissage actionnable.
Solution : Adopter une posture proactive en reformulant les regrets en plan d’action. Remplace "j’aurais dû engager un consultant plus tôt" par "la prochaine fois, je vais consulter avant d’implanter un nouveau système".
Cette façon de voir les choses m’a été enseignée par un professeur lors de mon baccalauréat en psychoéducation.
Une leçon qui change tout
Pendant mes études, un professeur m’a dit une phrase qui est restée gravée : « Remplace toujours 'j’aurais dû' par 'je vais' ». Ça a changé ma manière d’accompagner les entrepreneurs.euses. Ce simple changement de langage transforme l’impuissance en action, et l’action, c’est le moteur du progrès.
Ne perds pas ton temps à penser « si j'avais » ou « j’aurais dû ». Pense « Je vais » et avance. C’est là que ton entreprise va vraiment évoluer.
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